1685
La création des étangs
Pour garantir l’approvisionnement en eau des jeux du Château de Versailles, Vauban fait aménager plusieurs dispositifs dont la rigole du Grand lit de rivière qui parcourt gravitairement 22 km (une pente de 20 cm par km) depuis l’Etang de la Tour (mais qui devait originellement partir de Pontgouin pour constituer un canal depuis l’Eure, (Carte particulière du canal de la rivière d’Eure depuis Pontgouin jusque à Versailles par Alexis-Hubert JAILLOT (1632-1712) circa 1695 – 125 cm x 43 cm (BnF)). La Chaîne des six étangs est creusée sur la ravine de Montfort et le vallon est barré par une digue surmontée d’une chaussée (la route de Saint-Hubert).
Le gros œuvre de l’aménagement de l’ensemble des étangs (La Tour, Le Perray, La Chaîne) se fait en une année de travaux particulièrement rudes : les chantiers se tiennent en continu encadrés par l’armée qui doit en assurer une partie : on recrute, on réquisitionne, on multiplie les corvées, on bat tambour pour maintenir les ouvriers éveillés et éloigner les loups, les ouvriers et soldats sont exposés aux fièvres (paludisme) et le bilan humain est lourd.
Les fermes de Port-Royal et Villarceau sont noyées (Carte de la plaine du Mesnil et des environs (1710) (BnF)) et les propriétaires dédommagés. Les moniales de Port-Royal font reconstruire au début du XVIIIème siècle à 300 m au sud une ferme à l’angle du chemin d’Auffargis à Saint-Léger (en lisière du bois) et complanter le bois de Pourras.
Le grand Etang ainsi créé, et le premier mis en eau s’appelle l’Etang de Port-Royal – Porrois < Pourras – et deviendra Etang de Saint-Hubert, après la construction du château de Louis XV (Extrait de la carte des environs de Saint-Hubert et de Rambouillet par Jean-Baptiste Berthier (1764) BnF). Les noms des autres étangs seront également modifiés au fil du temps et après leur mise en eau : alors que l’étang de Saint-Hubert sera coupé en deux – étang de Saint-Hubert et étang de Pourras – l’étang de Pourras deviendra ceux de Malmaison puis de Corbet et de Bourgneuf. Seuls les étangs de Hollande (anciennement Orlande) garderont leur nom d’origine. Ces étangs sont ensuite raccordés à celui de Trappes, aujourd’hui nommé étang de Saint-Quentin.
Contributeurs : Patrick Béguin, Raphaël Devred